Début d’année en fanfare pour l’assurance-vie. Les cotisations encaissées au mois de janvier par les assureurs ont été largement supérieures aux sorties d’argent, selon les statistiques publiées hier par l’Association française de l’assurance. La collecte nette (versements moins prestations décès et rachats) a ainsi atteint 3,8 milliards d’euros, dont 3,3 milliards sont à mettre à l’actif des bancassureurs. Il faut remonter à février 2011 pour trouver trace d’un aussi bon mois, qui s’était alors soldé par une collecte nette de 3,6 milliards d’euros. L’encours des contrats d’assurance-vie atteint désormais 1.400,3 milliards d’euros.

En l’espace d’un mois, le marché a complètement gommé la collecte nette négative subie sur l’exercice 2012 entier (- 3,4 milliards d’euros), La fin d’année avait déjà laissé entrevoir un léger mieux, le cumul des mois d’octobre, novembre et décembre faisant apparaître une collecte nette de 1,7 milliard d’euros.

La franche embellie du début 2013 résulte à la fois de l’augmentation de la collecte brute (passée de 10,7 milliards d’euros en décembre à 13 milliards en janvier) et du recul des prestations versées (de 10,5 à 9,2 milliards d’euros). Cette performance est d’autant plus notable – et surprenante – que le Livret A et le livret de développement durable (LDD) ont eux aussi très bien démarré l’année à la suite du relèvement de leurs plafonds. Mais la fiscalité désormais accrue qui s’applique à la majorité des produits de placement a incontestablement redonné de l’attrait à l’assurance-vie. Des assureurs expliquent ainsi avoir particulièrement profité d’un transfert de flux en provenance de compte titres (lire ci-contre).

Malgré ce mois de janvier prometteur, la prudence semble plutôt de mise. Les chiffres de ces derniers mois ont en effet été très fluctuants. « Un départ au canon ne fait pas le printemps, prévient par exemple Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des épargnants. La maturité des contrats d’assurance-vie et les contraintes de pouvoir d’achat qui pèsent sur les Français devraient, dans les prochains mois, se ressentir sur l’assurance-vie. » Le marché sait aussi que le moindre grain de sable peut gripper la machine. Le rapport sur l’épargne longue des députés Karine Berger et Dominique Lefebvre, est donc attendu avec impatience. En attendant sa publication mi-mars, la baisse du taux du Livret A et du LDD, retombé à 1,75 % le 1 er février, devrait faire les affaires de l’assurance-vie.

Laurent Thévenin