Société Générale Insurance profite clairement d’un vent porteur. Sur les deux premiers mois de l’année, le pôle d’assurance de la banque a réalisé en France une collecte nette positive en épargne (c’est-à-dire des encaissements supérieurs aux retraits et aux prestations décès) de 900 millions d’euros. Uneperformance qui fait suite à la collecte nette de 100 millions d’euros dégagée l’an dernier, à contre-courant du marché, grâce notamment à des taux de rachats revenus à la normale. Au Luxembourg, un marché drainé par Société Générale Private Banking, la filiale de gestion privée, la collecte nette atteint déjà près de 400 millions d’euros en 2013.

L’an dernier, tous les indicateurs étaient déjà au vert pour Société Générale Insurance. Avec une croissance du chiffre d’affaires certes modeste en épargne (+ 0,5 %, à 8,4 milliards d’euros), mais d’au moins 20 % en prévoyance (676 millions d’euros) comme en assurance-dommages (356 millions). La division assurance a par ailleurs battu son record de résultat net (301 millions d’euros, + 16 % sur un an).

L’international lui a apporté 21 % de son chiffre d’affaires et plus de 10 % de son résultat net. « L’idée est d’aller vers une contribution qui soit proche du quart, tant en termes de chiffre d’affaires que de résultat. Cela prendra un peu de temps puisque nos activités françaises sont très dynamiques et qu’elles offrent encore beaucoup de potentiel », indique Philippe Perret, directeur général de Société Générale Insurance. Présent dans 16 pays, le groupe table sur des croissances supérieures à 20 % hors de France, misant notamment beaucoup sur la Russie, « le pays sur lequel on investit le plus actuellement ».

En France, il indique avoir des marges de progression « importantes » au vu du taux d’équipement des clients de la banque. Seuls 4 à 5 % d’entre eux sont par exemple assurés pour leur automobile ou leur logement à la Société Générale. En prévoyance décès ou en garantie des accidents de la vie, le taux d’équipement est de 11 %.

Alors qu’il vient juste de se lancer en santé individuelle, le groupe ne semble pas particulièrement inquiet par la généralisation, d’ici à 2016, de la complémentaire d’entreprise. « Cet accord ne concerne pas le marché des travailleurs non salariés ni les jeunes ou les retraités. Il y aura aussi un marché pour la surcomplémentaire », explique-t-il. Il voit aussi une opportunité à saisir du côté des salariés des TPE, qui ne sont pour beaucoup pas encore couverts par un contrat collectif. «  En tant que bancassureur ayant un réseau de proximité, nous avons des atouts à faire valoir », estime-t-il.

Laurent Thévenin