« Heureusement que nous avons le poids de l’assurance dans nos résultats 2012 », a confié Alain Fradin, le directeur général de la Caisse fédérale de Crédit Mutuel, en présentant hier les comptes du groupe mutualiste (18 fédérations du Crédit Mutuel et CIC). Le métier de banque de réseau a « souffert sur ses marges », pénalisé par le coût des dépôts, notamment celui de l’épargne réglementée, mais aussi par les coûts de refinancement « liés à la volonté d’allongement des ressources ». Le produit net bancaire de l’activité de banque de détail ressort ainsi en baisse (11,2 milliards contre 11,7 milliards en 2011), de même que son résultat avant impôts (2,3 milliards, contre 3,3 milliards en 2011).

A l’inverse, l’activité d’assurance s’est bien développée. Alain Fradin a d’ailleurs révélé qu’il avait aujourd’hui « un poids équivalent » à la banque. Le bancassureur recense aujourd’hui 12,4 millions d’assurés. L’assurance non vie a vu son chiffre d’affaires progresser de 4,6 %, à 4,2 milliards d’euros, tirée par l’ automobile (+ 8 %) et l’habitation (+ 9,5 %). Au total, le résultat avant impôt de l’activité assurance a atteint l’an dernier 1,3 milliard (+ 59 %).

A l’issue d’une année qu’il qualifie sobrement de « correcte », le groupe Crédit Mutuel a dégagé au total des revenus en hausse de 4,4 %, à 14,6 milliards d’euros, et un résultat net part du groupe stable (+ 0,2 %) à 2,15 milliards d’euros.

Comme ses concurrents, l’établissement a constaté l’an dernier un boom de la banque digitale. Le Crédit Mutuel, qui vient seulement d’arrêter son service de Minitel, a constaté une envolée de 122 % des opérations réalisées par ses clients via des tablettes et des smartphones. A contre-courant, le réseau d’agences a pourtant continué à croître ces dernières années, au rythme d’environ 80 ouvertures de points de vente par an, moitié pour le CIC et moitié pour le Crédit Mutuel, pour compenser une faiblesse du maillage en région parisienne et dans le Sud de la France. « Nous constatons que la pénétration de la banque à distance ne fonctionne que là où nous sommes implantés avec des agences », souligne Michel Lucas, président du groupe Crédit Mutuel. Alors que la fréquentation des agences bancaires chute fortement en France, le Crédit Mutuel a constaté une hausse de 4 % à 5 % par an des entretiens en face à face entre ses clients et ses conseillers. Toutefois, le rythme d’ouverture de nouvelles agences devrait désormais ralentir.

V.CH.