L’assureur britannique Prudential, le plus gros du pays selon la capitalisation boursière, a confirmé hier sa bonne santé en faisant part d’un relèvement de 16 % de son dividende au titre de l’exercice 2012. Cette annonce a été accueillie par une hausse de 8 % en milieu d’après-midi de l’action du groupe dirigé par le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam. Celle-ci a déjà progressé de près de 40 % cette année, les investisseurs étant d’autant plus satisfaits que deux autres assureurs britanniques, RSA et Aviva, ont dû couper drastiquement dans leurs dividendes pour le quatrième trimestre de l’année dernière.

Le résultat opérationnel de Prudential a crû de 25 % l’an dernier, à 2,53 milliards de livres et le profit net de 55 % à 2,2 milliards. L’assureur a ajouté 1 million de clients asiatiques à son portefeuille. Les profits opérationnels en Asie ont grimpé de 26 %, à 988 millions, notamment grâce aux performances réalisées en Indonésie, à Singapour et en Malaisie. Kevin Ryan, un analyste d’Investec interrogé par le « Financial Times » a estimé que le fait « marquant » de ces résultats 2012 est que la contribution au cash de cette région est la plus importante du groupe, à 341 millions, contre 40 millions en 2009. A ce sujet, Tidjane Thiam a promis que le potentiel de ces marchés restait «  énorme à long terme ». La plus grande difficulté rencontrée par l’assureur est de recruter des équipes assez nombreuses et qualifiées pour servir la croissance de la demande.

Dans une interview accordée aux « Echos » le 25 février, Tidjane Thiam avait expliqué qu’il avait «  transformé sa stratégie produits en Asie en développant fortement l’offre de produits de risque santé et protection contre les accidents de la vie ». Ces produits sont plus efficaces en capital que les produits d’épargne vendus auparavant et ils ont une rentabilité plus rapide.

En novembre dernier, Tidjane Thiam avait par ailleurs expliqué avoir l’option de scinder Prudential en plusieurs entités – en Asie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis – en fonction de leur capacité à se financer, si le marché ne reconnaissait pas correctement leur valeur à l’intérieur du groupe. «  Avoir l’option ne signifie pas qu’il faut l’exercer », a-t-il expliqué hier, en précisant qu’il «  n’y avait par exemple aucune raison de faire quoi que ce soit pour la filiale américaine », compte tenu des marchés et des valorisations actuelles.

Nicolas Madelaine, Les Echos