Est-ce le modèle gagnant ? Toujours est-il que de plus en plus d’assureurs ont adopté le même plan d’affaires. A savoir privilégier certains produits non-vie (comme l’assurance-dommages ou la prévoyance, par exemple) et les contrats d’assurance-vie en unités de compte (UC), plus rentables et moins consommateurs en fonds propres que les supports en euros. AXA a fait ce choix, en se focalisant d’abord sur les marges plutôt que sur la croissance à tout crin du chiffre d’affaires. C’est aussi la stratégie suivie par Swiss Life France, qui a réalisé un résultat opérationnel de 100 millions d’euros l’an dernier.« L’année 2011 a validé la pertinence de la stratégie de développement rentable de notre plan Milestone », estime Charles Relecom, son président.

Si l’assureur a vu son chiffre d’affaires baisser l’an dernier de 6 %, à 3,55 milliards d’euros, sa rentabilité s’est améliorée. La marge sur affaires nouvelles est passée de 1,7 % en 2010 à 1,8 % en 2011. Les actions commerciales pour inciter ses assurés à investir en unités de compte ont porté leurs fruits, les ventes en UC ayant représenté 40,6 % de la production, contre 31 % en 2010. Sa collecte (1,89 milliard d’euros) se fait désormais à 29 % en UC, soit deux fois plus que le marché.

Collecte nette positive en 2011

En dépit d’une baisse de 16 % des primes d’assurance-vie, Swiss Life a par ailleurs réussi à rester en collecte nette positive sur l’ensemble de l’année 2011 (+ 480 millions d’euros au final), c’est-à-dire que ses clients ont versé plus d’argent sur leurs contrats qu’ils n’en ont retiré. Et la tendance se confirme sur les premiers mois de 2012, malgré des encaissements moins importants qu’il y a un an. L’assureur explique par ailleurs avoir renforcé son positionnement auprès des clients patrimoniaux (plus de 250.000 euros d’encours), qui totalisent 35 % des encours d’assurance multisupports. Autre élément favorable pour les marges, la production en santé et prévoyance a progressé de 13 % en 2011. Swiss Life France a fait mieux que le marché avec un chiffre d’affaires en progression de 8 %, à 1,3 milliard. Il a également tiré son épingle du jeu en assurance-dommages, qui reste pour lui « une activité de complément » (+ 6 %, à 353 millions, sur un marché en hausse de 4 %). Quant à la banque privée, elle a confirmé son retour à l’équilibre, comme en 2010.

Le prochain plan stratégique de sa maison mère suisse, qui sera dévoilé le 28 novembre, devrait mettre l’accent sur le service aux clients. Au niveau mondial, Swiss Life a présenté hier un bénéfice net de 606 millions de francs suisses (500 millions d’euros) pour 2011 en hausse de 8 % sur l’année précédente.

L. T., Les Echos