Dernier grand réassureur européen à présenter ses résultats 2011, Hannover Re a embelli le tableau d’ensemble. Le numéro trois mondial du secteur a réalisé un bénéfice net de 606 millions d’euros l’an dernier, battant ainsi largement son objectif initial de 500 millions d’euros. Son résultat net n’a reculé que 19 % malgré la succession sans précédent de catastrophes naturelles majeures qui lui ont laissé une charge de 981 millions d’euros. Le groupe allemand dit avoir profité de la qualité de son volume d’affaires et de « très bons » revenus d’investissements, sachant qu’il n’était pas exposé à la dette souveraine grecque. «  Le fait que nous ayons été capables de générer un profit plaisant montre que nous progressons vers notre objectif de réduire la volatilité de nos résultats »,s’est félicité Ulrich Wallin, son directeur général.

Au final, les principaux réassureurs auront bien surmonté une année inhabituellement compliquée entre la catastrophe du Japon, le tremblement de terre en Nouvelle-Zélande, et les inondations en Thaïlande ou l’aggravation de la crise de la zone euro. Ils se disent tous optimistes pour l’exercice 2012, les renouvellements du 1 er janvier leur ayant donné de légitimes motifs d’espoirs, même si les majorations tarifaires obtenues ont été d’une ampleur relativement limitée (entre +1 % en moyenne chez Swiss Re et +3 % pour Hannover Re). Les échéances du 1 er avril et du 1 er juillet prendront cette année un relief particulier, puisque ces renouvellements porteront sur des zones et des affaires très touchées par les catastrophes naturelles (Japon, Australie, en particulier). De nouveaux redressements de prix sont annoncés.

Aucune grande catastrophe

Au-delà, le contexte serait particulièrement favorable à la réassurance, à entendre les principaux intéressés. Parmi les éléments pouvant pousser la demande, Hannover Re cite les changements dans les modèles de catastrophes naturelles en Europe ou aux Etats-Unis ainsi que l’impact des futures exigences de capital de Solvabilité II sur les assureurs.

Au rayon des faits marquants, Thomas Fossard, analyste chez HSBC, relève lui « les stratégies de souscription très différentes » entre les deux géants du secteur, Swiss Re et Munich Ré. Le premier a connu une croissance de 20 % à l’occasion des renouvellements du 1 er janvier, contre + 2,6 % pour son grand rival allemand. « Swiss Re est à la fin de son histoire de retournement et se concentre aujourd’hui sur la croissance de son activité. Il est aussi en phase de rattrapage après avoir perdu des affaires en 2007 et 2008 », commente Thomas Fossard. L’environnement technique reste par ailleurs bon, ajoute l’analyste. Contrairement à l’année dernière, le premier trimestre n’a été marqué par aucune grande catastrophe.

LAURENT THÉVENIN