Sinistralité toujours à la hausse, dégradation de l’environnement économique dans plusieurs pays, notamment en Espagne, de loin son premier marché… Comme les autres grands assureurs-crédit, Atradius, basé à Amsterdam et contrôlé par le groupe d’assurances espagnol Grupo Catalana Occidente, se prépare à affronter « une année d’incertitudes ». Il se heurte en outre à une difficulté supplémentaire.« Dans une telle situation, l’une des actions à mettre en place serait d’augmenter nos tarifs. Mais notre environnement nous impose d’adapter nos prix, qui sont plutôt à la baisse », explique aux « Echos » Isidoro Unda, président du directoire. Ce qui n’empêche toutefois pas le groupe de prévoir une hausse de 7 % de ses revenus en 2012, malgré un chiffre d’affaires attendu à la baisse en Europe du Sud. Les relais de croissance devraient venir une nouvelle fois d’Amérique latine, d’Asie ou de la région Amérique du Nord.

Présent dans 45 pays

En 2011, ses revenus d’assurance se sont élevés, à 1,5 milliard d’euros, en hausse de 3,8 %. La France n’a pas été en reste avec un chiffre d’affaires en hausse de 5 %, à 123 millions d’euros, « qui tient essentiellement à la bonne tenue des affaires nouvelles et de certains secteurs comme l’environnement », précise Yves Poinsot, directeur général d’Atradius en France.

Deux chiffres sous-tendent ces perspectives de développement. Atradius a conservé 95 % de ses clients en 2011. Il garde également un appétit du risque élevé en acceptant 72 % des demandes de couverture.« L’une des grandes leçons que nous avons retenues de la crise de 2008, c’est qu’il faut essayer d’accompagner nos clients au maximum de nos possibilités et de ne pas procéder à des réductions de couverture trop brutales », explique Yves Poinsot.

L’une des priorités stratégiques d’Atradius est « de continuer d’élargir notre empreinte géographique avec en tête des priorités l’Asie et l’Amérique latine. Nous voulons pouvoir accompagner nos clients dans leur développement à l’international », expose Isidoro Unda. Le numéro deux mondial du secteur, qui revendique 31 % de part de marché, couvre aujourd’hui 45 pays. En Asie, il peut notamment s’appuyer sur son partenariat avec l’assureur japonais Tokio Marine, qui lui a permis de prendre pied en 2011 en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et au Vietnam. En Amérique latine, il mise beaucoup sur le Brésil, le Mexique et sa participation dans l’assureur-crédit chilien Continental, qui rayonne dans la région. Enfin, il s’intéresse aussi à l’Afrique, une région qui « sera sans doute un marché important pour l’assurance-crédit dans vingt ans ».

« Ce qui nous différencie de nos concurrents, c’est que nous avons une plate-forme informatique intégrée qui nous permet de proposer la même solution à nos grands clients internationaux partout dans le monde », précise Isidoro Unda. A l’autre bout de l’échelle, l’assureur-crédit met en avant sa capacité à coller aux besoins des PME.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos