Les émissions d’obligations « catastrophes » devraient augmenter en 2018
GUILLAUME BENOIT
2017 A ÉTÉ UNE ANNÉE RECORD POUR LES ÉMISSIONS DE « CAT BONDS ». MALGRÉ LES PERTES CAUSÉES PAR DE GRANDES CATASTROPHES, L’APPÉTIT DES INVESTISSEURS NE SE DÉMENT PAS.
Alors que 2017 a été marquée par plusieurs catastrophes naturelles (

tremblement de terre au Mexique
, tempête Irma,…), les émissions de « cat bonds » – des obligations grâce auxquelles
les marchés se font assureurs
– n’ont jamais été aussi importantes. Elles ont totalisé près de 10 milliards de dollars. Et 2018 s’annonce également dynamique, avec la semaine dernière, une émission de 1,36 milliard de dollars. Réalisée par la Banque mondiale, elle couvre des risques de séismes au Chili, en Colombie, au Mexique et au Pérou.
Un mouvement qui s’explique par un fort appétit des investisseurs. « Depuis quelques années, les investisseurs institutionnels, menés par les fonds de pension, sont de plus en plus demandeurs de ce type de produit », explique Quentin Perrot, chez Willis Towers Watson Securities. Les obligations catastrophes sont en effet très rémunératrices, un atout apprécié en cette époque de taux encore très bas. Mais ils sont risqués : si un événement couvert par un « cat bond » intervient, alors les investisseurs perdent tout ou partie de leur mise.

Engouement
Des risques néanmoins limités. « On estime que les pertes supportées par les investisseurs l’an dernier sur leurs investissements en ‘cat bonds’ s’élèvent à 500 millions de dollars, sur un marché qui représente 25 milliards de dollars du fait des catastrophes naturelles en Amérique du Nord, souligne Quentin Perrot. Comme leurs décisions en matière d’investissement font l’objet de longues réflexions préalables, ils ne vont pas quitter le marché après ces pertes, qui d’ailleurs sont inférieures aux intérêts versés sur la période. »

Conséquence de cet engouement, les dernières émissions de « cat bonds » ont été largement sursouscrites. Les assureurs qui se réassurent sur ce marché ont ainsi pu bénéficier de très bonnes conditions. « Aux Etats-Unis, qui représentent environ 85 % de l’exposition au risque du marché, le coût des ‘cat bonds’ est inférieur à celui de la réassurance classique », affirme Quentin Perrot. Au Japon et en Europe, il représente pour les compagnies d’assurance une capacité complémentaire pour couvrir leurs risques de façon diversifiée. Les assureurs devraient donc solliciter les investisseurs de façon soutenue au premier semestre… Avant le début de la saison des ouragans aux Etats-Unis.
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