LE PREMIER ASSUREUR DE PERSONNES FRANÇAIS A AUGMENTÉ SON RÉSULTAT NET DE 7 % L’AN DERNIER, À 1,3 MILLIARD D’EUROS. SA RÉORIENTATION VERS DES PRODUITS PLUS RENTABLES PORTE SES FRUITS.
Si les spéculations sur le devenir capitalistique de CNP Assurances vont bon train, son directeur général, Frédéric Lavenir, a souligné jeudi avec satisfaction « une claire évolution dans le sens d’un enrichissement de notre modèle économique ». Le groupe enregistre un résultat net en hausse de 7 % sur l’exercice 2017, à 1,28 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 32,1 milliards d’euros (+1,9 %). Son résultat brut d’exploitation (RBE) a augmenté de 9,5 %, à 2,9 milliards. Pour 2018, l’assureur français affiche un objectif de croissance organique du RBE d’au moins 5 %.

De quoi conforter la volonté de La Poste de rapprocher l’assureur de sa filiale bancaire. La Caisse des Dépôts, premier actionnaire avec 40,8 % du capital de CNP Assurances, planche sur

la constitution d’un grand pôle financier public
qui permettrait ce rapprochement sans le priver des performances de l’assureur.
Réorientation du modèle d’affaires
Frédéric Lavenir s’est néanmoins refusé à tout commentaire sur « les rumeurs qui courent », préférant se concentrer sur l’optimisation du modèle économique de CNP Assurances. Il s’est félicité de la « très forte dynamique de nos performances opérationnelles, en particulier sur les segments les plus rentables ». Le chiffre d’affaires a ainsi augmenté de 42 % sur l’épargne-retraite en unités de compte (UC) et de 12 % en prévoyance-protection.

En France, la réorientation du modèle d’affaires se voit dans l’« amélioration continue de la structure des encours », avec une part croissante des UC et de

l’eurocroissance
, et une érosion des fonds euros offrant la garantie du capital à tout moment. Un produit dont les assureurs cherchent à limiter les ventes en raison de son coût en termes de fonds propres à immobiliser.
CNP Assurances bénéficie par ailleurs de l’extension de son périmètre de distribution de l’assurance-emprunteur au sein du groupe BPCE. Ce qui a contribué à plus que doubler le taux de marge sur affaires nouvelles dans l’Hexagone, à 21,5 %.

Le chiffre d’affaires recule néanmoins de 5,9 % en France, du fait de l’arrêt des nouvelles souscriptions de contrats d’assurance-vie aux guichets des Caisses d’Epargne. Mais les vents sont toujours aussi porteurs en Amérique latine (+47,4 %). Au Brésil, son premier marché à l’international, sa coentreprise Caixa Seguradora a porté sa part de marché de 5,9 % en 2016 à 8,1 % l’an dernier. « Cette très bonne performance commerciale s’est faite sans dommages pour notre rentabilité », précisé Frédéric Lavenir.

Interrogé sur l’état des

discussions avec son partenaire brésilien Caixa Seguridade
sur un nouvel accord de distribution exclusif d’une durée de vingt-trois ans, le dirigeant indique seulement que les « négociations sont en cours ». « C’est un peu plus long que prévu », reconnaît-il. Fin décembre, l’assureur disait envisager la conclusion d’un nouvel accord début 2018.
A la suite de ces annonces et la perspective d’une augmentation du dividende de 5 %, à 0,84 euro par action, le titre CNP Assurances signait l’une des plus fortes performances de l’indice SBF 120 (+1,51 % à la clôture, à 20,16 euros).
Fonte: