La pression est aujourd’hui maximale sur le secteur de la réassurance. Au moment de tirer le bilan des renouvellements du 1er janvier, les grands réassureurs décrivent en effet un environnement toujours plus compétitif. D’un côté, l’offre y est surabondante, alors même que le poids des sinistres reste mesuré. De l’autre, les acheteurs se montrent de plus en plus regardants. « Il y a une vraie recherche de leur part pour obtenir les meilleures conditions possible. Les prises de décision ont été plus tardives que d’habitude : beaucoup d’affaires ne se sont débloquées qu’à Noël », explique Victor Peignet, le directeur général de SCOR Global P & C.

Le cinquième réassureur mondial se dit « satisfait » de la campagne du 1er janvier. « Notre objectif était de préserver la rentabilité. Et nous avons en outre réussi à faire de la croissance », souligne-t-il. C’est ainsi qu’il a combiné une « quasi-stabilité de la rentabilité technique » et une progression de ses primes brutes de 2,4 % à taux de change constants, à 2,8 milliards d’euros (+ 0,9 % sur les traités non-vie et + 6,5 % sur les traités de spécialité).

Alors que les courtiers évoquaient un repli marqué des prix de la réassurance au 1er janvier, SCOR fait état d’une baisse limitée de 0,7 % sur l’ensemble du portefeuille renouvelé. Chez Munich Ré, le leader mondial, l’érosion a été un peu plus forte (- 1,3 %). Hannover Re indiquait pour sa part que « la baisse des prix dans beaucoup de marchés a été significative en comparaison avec l’année précédente ».

A l’abord des renouvellements du 1er avril, le marché ne s’attend pas à d’inflexions majeures. « Nous nous rapprochons du point bas, mais nous n’y sommes pas encore », estime Victor Peignet. D’autant que « des réassureurs de taille moyenne sont amenés à faire plus de concessions pour conserver les affaires », décrit-il. Un tel contexte « nous oblige à faire le gros dos et à prendre des décisions d’arbitrages de plus en plus dures », en étant plus sélectifs sur les dossiers, explique Victor Peignet. L’un des paramètres qui fera la différence, selon lui, sera le niveau de coûts. « Nous travaillons à 5 % de frais généraux, soit l’un des niveaux les plus bas de l’industrie », souligne-t-il.

Le réassureur français affirme par ailleurs « avoir encore  des zones de croissance : il y a un appétit de certains assureurs globaux et d’assureurs dans les pays émergents pour augmenter la part de SCOR dans leurs programmes de réassurance », indique Victor Peignet.