Les pertes nettes record de 2011 (-1,8 milliard) et de 2012 (- 589 millions) ne sont plus que de mauvais souvenirs. Pour la deuxième année de suite, Groupama a publié jeudi un résultat net positif, de 257 millions d’euros, en baisse de 9 % sur un an. Ce recul s’explique par un montant de plus-values nettes de 219 millions d’euros en 2014, moitié moins qu’en 2013. L’assureur ramène ainsi son niveau de réalisation de plus-values à un niveau jugé « prudent ». Signe qu’il s’agit bien d’un choix délibéré de l’assureur, les plus-values-latentes, c’est-à-dire présentes au bilan mais qui n’ont pas été vendues, ont, elles, bondi.

Le chiffre d’affaires est resté quasiment inchangé (+ 0,3 %), à 13,63 milliards d’euros. Cette stabilité cache un mouvement de fond : une stratégie de « développement ciblé », comprenant en particulier à l’international de beaux développements en Italie et en Turquie. Au total, le chiffre d’affaires hors France a ainsi progressé de 7,6 %, à 2,7 milliards d’euros (hors entités mises en équivalence).

Politique de baisse des coûts

Surtout, sur son marché domestique, l’assureur a décidé de privilégier la vente de produits de prévoyance et de santé (dont l’activité progresse de 2,3 %, à 5,2 milliards d’euros) et l’assurance-vie en unités de compte (UC) au détriment des fonds en euros. Résultat : le chiffre d’affaires de l’assurance de personnes diminue de 5,2 % en France. Mais la part des UC dans les encours d’épargne individuelle ont progressé, passant de 7,1 % des encours à la fin de 2011 à 17,6 % trois ans plus tard. Dans un environnement de taux bas, l’assureur est ainsi « parvenu » en France à une décollecte nette de 1,6 milliard d’euros sur son fonds en euros.

Cette bonne tenue des UC a contribué à soutenir le résultat opérationnel, qui a été multiplié par 13 entre 2013 et 2014, à 129 millions d’euros. Le groupe a également bénéficié de l’amélioration de son ratio combiné (indemnisation des sinistres et frais généraux rapportés aux primes perçues) dans ses activités non vie, qui progresse à 99 % (- 1,8 point). « Nous y sommes parvenus en dépit des taux faibles et des sinistres climatiques, même s’ils ont été moins nombreux qu’en 2013, et d’une plus forte sinistralité automobile », souligne Thierry Martel, directeur général de Groupama. Dans le même temps, la politique de baisse des coûts (logistique, informatique, honoraires…) s’est poursuivie tout au long de l’année écoulée permettant une économie annuelle de 102 millions d’euros. Le groupe totalise ainsi 386 millions d’euros d’économies depuis 2012.

Edouard Lederer, Les Echos