Carpe diem. Pour une fois depuis longtemps, le soleil de l’assurance s’est montré plus ardent de ce côté-ci du Rhin que de l’autre. Le numéro deux européen AXA a, en effet, réussi à servir aux investisseurs internationaux un dividende (+ 17 %) supérieur à leurs espoirs, là où le numéro un Allianz a un petit peu déçu leurs appétits, fort aiguisés il est vrai (+ 30 % au lieu de 32 % anticipés) depuis l’annonce d’une hausse de son taux de distribution. Et les activités de gestion d’actifs du fleuron français dirigé par Henri de Castries se sont enfin mises à offrir une mine relativement plus flatteuse outre-Atlantique. Sa filiale américaine, Alliance Bernstein, a enrayé sa décollecte de capitaux l’an dernier, là où celle de son rival, Pacific Investment Management (Pimco), n’est pas encore totalement remise du départ hypermédiatisé de son ex-gestionnaire vedette Bill Gross, en septembre. Le grand patron de Munich Michael Diekmann suit de très près la situation de décollecte californienne mais le géant germanique ne veut pas perdre son sang-froid. Non seulement une partie des retraits s’explique par la configuration générale des marchés, mais il estime la situation moins mauvaise depuis le pic de l’automne, y compris en janvier et février. Il n’empêche, cela tombe mal pour lui. Car les amateurs de valeurs d’assurance doivent faire face à la perspective peu excitante de taux d’intérêt durablement bas. Même si les as des compagnies ne chôment pas pour traquer les rendements, les « fees » de la gestion d’actifs mettent un peu de beurre dans leurs épinards. Et les récoltes américaines s’écrivent dans une monnaie qui pèse plus lourd qu’avant dans des comptes consolidés exprimés en euros.