Laurent Thevenin

L’assureur a réalisé le meilleur résultat opérationnel de son histoire en 2014.
Il va investir 450 millions d’euros dans le numérique cette année.
 

Lancé dans la dernière ligne droite de son plan stratégique à horizon 2015, AXA se dit bien parti pour atteindre ses objectifs. Pour 2014, le deuxième assureur européen a fait état mercredi d’un résultat net en hausse de 12 %, à 5,02 milliards d’euros, malgré une dépréciation de 251 millions d’euros passée sur la valeur de sa participation dans l’assureur russe Reso et un poids des catastrophes naturelles plus élevé que la moyenne. Son résultat opérationnel a dépassé les 5 milliards d’euros pour la première fois, tandis que son chiffre d’affaires a progressé de 1 %, à 92 milliards d’euros (+ 3 % en données comparables).

Amélioration des marges

Ses actionnaires en profiteront, puisque le groupe va proposer de porter le dividende à 0,95 euro par action. soit une hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. Ces annonces ont valu au titre AXA de progresser de 2,64 % à la Bourse de Paris, à 22 euros.

Sur le plan commercial, « nous avons eu l’accélération que nous attendions en vie, épargne, retraite », souligne Henri de Castries, le PDG d’AXA. Les affaires nouvelles ont progressé de 6 % au total et de 14 % dans les pays émergents. Les marges se sont également améliorées. En assurance-dommages, la croissance du chiffre d’affaires a été moindre (+ 1 %, en comparable). « Dans les pays matures, nous gardons notre discipline de souscription. Nous voulons faire de la croissance rentable et ne pas être piégés par la guerre des prix », explique Jean-Laurent Granier, le PDG d’AXA Global P&C. En France, AXA a fait mieux que le marché (+ 3 %). Dans les marchés émergents, sur lesquels l’assureur mise beaucoup, le chiffre d’affaires n’a en revanche augmenté « que » de 2 %, avec des situations très contrastées d’un pays à l’autre (repli en Turquie et au Mexique, mais + 7 % en Asie ou + 14 % en Colombie). L’autre « poumon pour l’avenir », l’assurance directe, « garde un bon niveau de croissance » (+ 5 %).

Alors qu’il présentera son prochain plan stratégique au premier semestre 2016, Henri de Castries met en avant « une capacité du groupe à générer des résultats élevés et en croissance ». Après avoir déjà réalisé 1,6 milliard d’euros de gains de productivité depuis le lancement de son plan Ambition AXA en 2011, dont 300 millions l’an dernier, l’assureur estime qu’il devrait atteindre son objectif de 1,9 milliard d’euros à la fin de cette année . « Nous utilisons ce dynamisme et ces ressources pour accélérer notre transformation. Nous essayons d’être des entrepreneurs et pas des rentiers », insiste-t-il. Cette année, AXA va ainsi investir 450 millions d’euros dans le digital, portant le total à 950 millions d’euros sur la période 2013-2015.

A la poursuite d’un développement rapide dans les pays émergents, il souligne par ailleurs avoir consacré aux acquisitions 1 milliard d’euros par an en moyenne depuis 2010. « C’est une moyenne constatée, pas une obligation de dépenses. Il y a des années où cela peut être plus et d’autres où cela peut être moins », précise Henri de Castries.