Les grands travaux imposés par Bruxelles touchant à leur fin, ING concocte un nouveau plan de relance de ses activités bancaires. « ING a l’ambition d’être une banque de dimension européenne avec des implantations dans plusieurs pays offrant un éventail de services et de produits complet », a indiqué mercredi Ralph Hamers, directeur général d’ING, brossant les grands axes de sa stratégie de reconquête lors de la présentation des comptes annuels du groupe.

Réduit à une peau de chagrin du fait de l’absence des plus-values de cessions qui avaient gonflé l’exercice 2012, le bénéfice net du groupe néerlandais s’est tassé de 22,3 % l’année dernière, à 3,2 milliards d’euros. Les revenus des activités bancaires et d’assurance ont fondu de 3 %, à 26,4 milliards d’euros. Pour aller de l’avant, le banquier basé à Amsterdam compte sur ses fortes positions en Allemagne (ING-DiBa), en Belgique et en Espagne, mais aussi sur ses 3 millions de clients Internet répartis dans 14 pays. « Des acquisitions sont aussi possibles dès l’achèvement de la restructuration », anticipe le dirigeant.

Auparavant, il faut boucler le programme de cessions imposé par la Commission européenne, prix des milliards d’euros d’aides publiques reçus. Les derniers préparatifs pour introduire en Bourse le pôle d’assurance européen battent ainsi son plein. « L’opération va intervenir entre le deuxième et le quatrième trimestre », envisage Ralph Hamers. La décision ayant été prise d’inclure les activités de la filiale d’assurance-vie japonaise à cette opération, une entité juridique spécifique a été mise en place à l’automne dernier. Mais, avant cette mise sur le marché, le groupe néerlandais est engagé dans une course contre la montre pour « fortifier les comptes » de ce holding d’assurances européen, selon l’expression du directeur financier. Pour « parer la mariée », l’objectif est de dégager du capital et d’abaisser ses coûts. En effet, en perte de vitesse, lerésultat opérationnel de ces filiales d’assurances a chuté de 9,1 % l’année dernière, à 199 millions d’euros, et celui de la compagnie d’assurance-vie japonaise de 17,3 %, à 162 millions d’euros.

Mais pour parachever le démantèlement imposé à ING, il faudra encore réaliser l’introduction en Bourse des 57 % restant des activités d’assurances américaines, 43 % ayant déjà été placés sur le marché. ING a jusqu’en 2016 pour jouer ce dernier acte.

Didier Burg
Correspondant à Amsterdam