Rien ne semble faire dévier pour l’instant AXA de la trajectoire de son plan stratégique à horizon 2015. Sur la lignée du premier semestre 2013, le deuxième assureur européen a présenté vendredi une franche hausse de son résultat netpour l’ensemble de l’exercice (+ 10 %, à 4,48 milliards d’euros) et de sonrésultat opérationnel (+ 14 %, à 4,73 milliards). Le tout en conjuguant progression du chiffre d’affaires (+ 1 %, à 91,25 milliards d’euros) et amélioration de la rentabilité. De quoi lui permettre de « regarder l’avenir avec sérénité », selon son PDG, Henri de Castries. « Nous pouvons continuer le programme de transformation du groupe », a-t-il ajouté.

Celui-ci est déjà bien enclenché. La dynamique de son activité en vie, épargne, retraite, en témoigne. AXA donne plus que jamais la priorité à la vente de produits de santé et de prévoyance (avec une hausse de 4 % des affaires nouvelles l’an dernier) et de l’assurance-vie en unités de compte (+ 14 %), au détriment du fonds général d’épargne (-13 %), moins rentable et plus consommateur en capitaux. La marge sur affaires nouvelles s’est, elle, améliorée de 3 points, à 35 %.

En assurance-dommages, « l’heure est à l’accélération sur les marchés émergents », indique Jean-Laurent Granier, le PDG d’AXA Global P&C. Ces pays comptent désormais pour 16 % du chiffre d’affaires du pôle. L’assurance directe – un créneau sur lequel « AXA est un précurseur et un leader », insiste Henri de Castries – représente maintenant 8 % du chiffre d’affaires.

1,2 milliard d’euros d’investissements en 2014

Par ailleurs, le groupe a fait du développement des assurances d’entreprises une priorité. Pour Henri de Castries, il a là un « avantage compétitif différenciant ». Cette activité a enregistré une hausse de 5 % de son chiffre d’affaires l’an dernier. Alors qu’il suit par ailleurs une politique « plus sélective » dans les marchés matures, AXA se rapproche de ses objectifs de rentabilité des opérations, avec un ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) de 96,6 %.

Pour 2014, l’assureur a prévu « un programme d’investissement ambitieux » de 1,2 milliard d’euros, principalement dans l’informatique. Interrogé sur de possibles nouvelles acquisitions après celles en 2013 de 50 % du capital de l’assureur chinois Tian Ping et du groupe colombien Colpatria Seguros, Henri de Castries a rappelé qu’AXA était « pragmatique » et « discipliné ». « S’il se présente une opportunité ici ou là qui pourrait être un bon complément à ce que nous avons, il n’y aurait pas de raison de la refuser », ajoute-t-il. Depuis cinq ans, l’assureur a déjà vendu pour 8 milliards d’euros d’actifs dans les pays mûrs et réinvesti 5 milliards d’euros dans des pays à forte croissance.