La déferlante ne s’arrête pas. Deux ans après son entrée sur le marché de l’assurance-dommages, La Banque Postale déroule sans ciller son plan de marche ambitieux avec déjà 520.000 contrats en poche à fin 2012 (45 % en multirisque habitation ou MRH, 26 % en automobile et 29 % en protection juridique). Son objectif est toujours d’en avoir entre 900.000 et 1 million d’ici à la fin de l’année, confirme Danielle Wajsbrot, la directrice du pôle assurance. Alors qu’elle indique avoir réalisé l’an dernier à elle seule « le quart de la production nouvelle des bancassureurs en assurance automobile et en MRH », La Banque Postale est donc bien l’épouvantail annoncé.

Dans l’immédiat, sa priorité est de rééquilibrer son portefeuille au profit de l’assurance automobile, ce qui se comprend facilement, la prime moyenne étant plus élevée qu’en MRH et en protection juridique. « En janvier, la part des contrats auto atteint déjà 30 % », se félicite Danielle Wasjbrot. De quoi faire trembler un peu plus la concurrence qui souffre déjà du recul des ventes de voitures neuves en France.

Ses débuts en assurance-santé, dont le déploiement dans les bureaux de Poste a démarré le 10 octobre dernier, sont jugés tout aussi concluants avec près de 43.000 ventes l’an passé. « Nous avons dépassé de 10.000 contrats, notre objectif initial en 2012 », précise Danielle Wasjbrot. Le bancassureur a repris les recettes qui avaient marché en assurance-dommages : une offre simple et le principe de « la vente à trois », qui permet aux conseillers financiers de La Banque Postale de mettre le client en contact avec une plate-forme d’opérateurs spécialisés, tout en accélérant leur propre connaissance des produits. La Banque Postale veut maintenant offrir davantage de services à ses assurés, et en particulier l’accès à un réseau de soins (opticiens, audioprothésistes, etc.), qui est devenu un standard de marché. « Nous aimerions disposer d’un tel outil en 2014. Nous avons des discussions sur le sujet avec Santéclair, qui est déjà notre partenaire, et d’autres intervenants du marché », indique Danielle Wasjbrot.

Mais pour le bancassureur, le plus dur est à venir. La récente décision des partenaires sociaux de généraliser la complémentaire santé d’entreprise ne fait pas ses affaires, puisqu’elle ciblait justement les 5 millions de clients de La Poste non couverts par un contrat collectif. Comme l’explique Danielle Wasjbrot aux « Echos », cette nouvelle donne va conduire La Banque Postale à réfléchir à un possible développement en assurance collective (lire ci-dessous).