De Shenzhen à Deauville. Alors qu’aucun assureur chinois n’opère en France, Ping An Property & Casualty Insurance Company of China a envoyé la semaine dernière une délégation en Normandie pour les Rencontres de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae). Un déplacement que le numéro deux chinois de l’assurance-dommages, présent entre autres sur le secteur des grands risques industriels, a mis à profit pour rencontrer les grands courtiers et ses clients français et européens, et surtout pour se faire connaître, a-t-il expliqué aux « Echos ». Comme son concurrent PICC Property & Casualty, Ping An P&C préfère se concentrer sur son marché domestique et ses fantastiques perspectives de développement. Une installation à l’étranger ne serait pas à l’ordre du jour. Cela ne l’empêche pas cependant d’envisager d’accompagner à moyen terme les entreprises chinoises dans leur développement à l’international. Pour l’heure, la jeune compagnie créée en 2002 met les bouchées doubles pour grignoter son retard sur PICC P&C, leader imposant avec 38 % du marché en Chine. Ping An P&C, qui affiche des taux de croissance bien supérieurs, a dépassé les 15 % de part de marché, après avoir vu son volume de primes bondir de 61 % en 2010, à 62,5 milliards de yuans (7,5 milliards d’euros). Sur les neuf premiers mois de l’exercice 2011, son chiffre d’affaires affichait encore une progression de 35 %. C’est toujours l’assurance automobile qui représente de très loin le moteur de cette croissance (80 % du chiffre d’affaires). Pour les analystes de DBS Vickers Securities, Ping An P&C « est bien placé pour faire mieux que ses concurrents vu son leadership sur les ventes en ligne et par téléphone », un segment où sa part de marché dépasse les 50 %. Ouverts en 2004, ses « call centers » constituent désormais son premier canal de distribution, devant le « cross selling » (c’est-à-dire la vente par le réseau d’assurance-vie de Ping An Life) et les concessionnaires automobiles. LAURENT THÉVENIN, Les Echos