Voilà qui va remettre du baume au coeur des assureurs-vie après une seconde moitié d’année 2011 très difficile. Selon le cabinet Facts & Figures, le mouvement de décollecte d’une ampleur inédite observé entre les mois d’août et décembre n’annonce pas la fin de l’assurance-vie. « Nous nous inscrivons totalement en faux contre le discours ambiant. L’assurance-vie n’est pas morte ; elle entre dans une période de moindre croissance après avoir connu une décennie extrêmement faste », nuance Cyrille Chartier-Kastler, son président.

Un encours doublé en dix ans

Sur les dix dernières années, l’encours d’épargne d’assurance-vie des Français a doublé alors que celui de l’épargne bancaire n’a été multiplié que par 1,45, relève-t-il dans une étude rendue publique vendredi. Les assureurs-vie sont aujourd’hui assis sur un matelas de 1.362 milliards d’euros. Un stock qui devrait« au pire être stable » à fin 2012 et qui pourrait même augmenter jusqu’à + 3 %, selon les projections de Facts & Figures, compte tenu de l’effet de revalorisation des encours en portefeuille. « L’encours est composé pour 80 % de fonds en euros qui rapportent en moyenne 3 % par an. Ce qui le fait mécaniquement croître de 35 milliards », calcule Cyrille Chartier-Kastler. Quant à la partie d’encours en unités de compte, elle profiterait d’une remontée des marchés actions.

En observant l’historique des flux nets de collecte d’épargne (d’assurance-vie et bancaire) des Français, Facts & Figures estime par ailleurs « peu probable » d’avoir une décollecte nette globale supérieure à 30 milliards d’euros. « Il n’y a donc aucun risque de déséquilibre du secteur, ni de dégradation significative des comptes de résultat des sociétés d’assurance-vie », estime le consultant.

Alors que la rémunération moyenne des fonds en euros servie au titre de 2011 devrait tourner autour de 3 %, il estime qu’elle a « probablement » touché un point bas. Il pronostique ainsi une remontée des taux de rendements pour 2012, entre 3,10 % et 3,50 % en moyenne. Une hausse qui serait la bienvenue alors que les fonds en euros rapportent de moins en moins depuis plusieurs années.

Pour Cyrille Chartier-Kastler, l’assurance-vie conserverait de toute façon des atouts compétitifs indéniables, parce qu’elle offre la possibilité d’épargner sans plafond – et de manière sécurisée sur les contrats en euros -, mais aussi pour la très grande liberté de rédaction de la clause bénéficiaire. Parmi les produits d’avenir, il dit croire à « l’euro dynamique », des fonds en euros qui permettent d’investir jusqu’à 20 à 30 % en actions.

LAURENT THÉVENIN