Tous ses moteurs sont maintenant allumés. La Banque Postale a présenté hier sa nouvelle gamme d’assurance-santé, dernier produit qui lui manquait encore pour lutter à armes égales avec les autres banques françaises. « Comme à notre habitude, nous concentrerons nos efforts sur nos clients : un sur deux, soit 5 millions de personnes environ, ne bénéficie pas d’un contrat collectif en matière d’assurance-santé. C’est eux que nous souhaitons équiper », souligne Philippe Wahl, président du directoire de La Banque Postale.

Pour les séduire, les ingrédients de La Banque Postale Assurance Santé, détenue à 35 % par la Mutuelle Générale, sont les mêmes que ceux qui ont fait le succès de la gamme d’assurance-dommages lancée en décembre 2010. La Banque Postale propose en effet à travers tous ses canaux (agence, Internet, téléphone) un éventail de trois offres principales par profil de clients (célibataire, en couple ou senior pour les plus de 55 ans). Chacune de ces offres est ensuite déclinée en fonction de quatre niveaux de remboursements différents. Pour en assurer la clarté, l’ensemble de ces garanties sont exprimées en euros et les risques non couverts sont explicités.

Les tarifs peuvent aller du simple au quasi-triple entre la couverture la moins étendue et la plus large. Il faut ainsi compter de 20 à 60 euros environ par mois pour un jeune célibataire de 22 ans. Un couple avec deux enfants doit acquitter mensuellement entre 100 et 300 euros. Un couple de 67 ans pourra payer un peu plus de 300 euros. « Nous ne promettons pas d’être toujours les moins chers, mais nous sommes systématiquement dans le bas de la fourchette afin de représenter le meilleur rapport qualité-prix »,promet Philippe Wahl.

Pour marquer son parti pris en faveur de « l’intérêt du client d’abord », y compris des plus fragiles, le groupe bancaire propose un accompagnement dédié pour l’obtention de l’aide à la complémentaire santé. Afin de minimiser les coûts restant à la charge de tous ses clients, la Banque Postale Assurance Santé propose aussi un service de géolocalisation des professionnels de santé pratiquant le tiers payant. Son partenaire, le réseau Santéclair, analyse aussi les devis de soins de santé.

La Banque Postale ne donne pas d’objectifs chiffrés, mais elle peut être optimiste. Un premier pilote mené en décembre dans l’Essonne et la Seine-et-Marne lui a en effet déjà valu la souscription de 2.500 contrats. Le succès de son offre d’assurance-dommages nourrit aussi ses ambitions : La Banque Postale Iard affiche 204.000 contrats signés en 2011. « Nous visons 500.000 contrats en 2012 et 1 million au premier semestre 2013 », révèle Philippe Wahl.

Celui-ci attend toutefois de voir comment se déploie l’assurance-santé pour faire de telles projections. Catherine Kerrével, directrice générale de La Banque Postale Assurance Santé, estime notamment nécessaire qu’un nouveau client se déclare trois mois avant la fin de son contrat avec un acteur concurrent pour pouvoir assurer un transfert en douceur. La nouvelle filiale de La Banque Postale promet de prendre en charge le processus, mais reconnaît qu’il ne va pas de soi.

NINON RENAUD