Groupama se prépare à une mauvaise nouvelle. L’assureur redoute un nouvel abaissement de sa note, qui tomberait du coup en catégorie spéculative. « L’annonce d’une nouvelle probable dégradation de la note du groupe (de BBB-à BB+) pourrait intervenir dans les prochains jours », écrit ainsi la direction générale de Groupama Loire Bretagne dans un message envoyé lundi aux salariés de la caisse régionale et dont « Les Echos » ont eu connaissance.

Standard & Poor’s a déjà dégradé la note de Groupama à trois reprises en 2011, la dernière fois le 15 décembre à BBB-. L’agence de notation l’avait alors maintenue sous surveillance négative et s’était donnée 90 jours, soit jusqu’à la mi-mars, pour se prononcer sur l’évolution de la note, évoquant la possibilité de lui retirer un nouveau cran. Contactés par « Les Echos », S&P et Groupama ne souhaitaient pas faire de commentaire hier sur ce point.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos

Mais ce n’est sans doute pas une coïncidence si Thierry Martel, le directeur général de Groupama, est sorti du silence dans lequel il était muré depuis son arrivée aux commandes, fin octobre. D’autant que l’assureur va présenter le 16 mars un résultat net déficitaire pour l’exercice 2011, comme il l’a annoncé hier dans une interview au « Figaro ». Ces pertes ne surprendront personne vu l’exposition de Groupama à la Grèce – qui lui a coûté « un peu plus de 2 milliards d’euros » -, et à des titres malmenés en Bourse l’an dernier (Société Générale, Veolia Environnement).

Des clients restés fidèles

Au-delà, Thierry Martel s’est voulu rassurant. «  Les fondements économiques du groupe sont très solides. Nous présenterons d’ailleurs de très bons résultats opérationnels en 2011 », souligne-t-il. « Non seulement nos clients nous sont restés fidèles, mais nous avons accru nos parts de marchés dans nos grands métiers en 2011, grâce à des résultats commerciaux excellents », ajoute-t-il. Quant à la solvabilité du groupe, elle était « au 31 décembre supérieure au seuil légal sans l’opération sur GAN Eurocourtage[avec la Caissse des Dépôts] », affirme-t-il. Enfin, « notre niveau de liquidités n’a pas souffert, il est même exceptionnellement haut », assure le remplaçant de Jean Azéma.