Le deuxième assureur européen a déçu hier les marchés en présentant des résultats légèrement inférieurs aux attentes. AXA a pourtant présenté un bénéfice de 4,32 milliards d’euros, en nette amélioration sur un an (+ 57 %). Les plus-values exceptionnelles tirées de la vente des activités australienne, néo-zélandaise, canadienne et de la participation dans le chinois Taikang Life y ont largement contribué (2,33 milliards d’euros au total), tandis que la Grèce n’a coûté que 387 millions d’euros au groupe l’an dernier. Le résultat opérationnel affiche pour sa part une hausse de seulement 5 %.

Des résultats « de qualité »

Pour Henri de Castries, le PDG d’AXA, ces résultats sont « de qualité », compte tenu de l’environnement (crise de la zone euro, catastophes naturelles). « Le modèle opérationnel du groupe lui permet de bien résister dans une période difficile et de préparer le futur », affirme-t-il. L’assureur met en avant la diversification de son « business model » sur un plan géographique -aucune zone ne représente plus du tiers de l’activité -et entre ces trois grandes lignes de métier (dommages, prévoyance et santé, épargne et gestion d’actifs).

Selon AXA, il faut aussi voir dans ces résultats la pertinence des orientations du nouveau plan stratégique présenté en juin dernier. La baisse de 4 % du chiffre d’affaires, à 86,1 milliards d’euros, doit se comprendre au regard de « notre approche sélective », explique Denis Duverne, le directeur général délégué. AXA donne la priorité aux marges, quitte à moins se développer sur certains segments, comme les fonds en euros. La profitabilité a de fait été au rendez-vous partout. La marge sur affaires nouvelles en vie, épargne, retraite est ainsi passée de 22,3 % en 2010 à 25,2 % en 2011. Elle atteint 47 % en santé et prévoyance, 23 % sur les unités de compte -des produits qu’AXA cherche à vendre davantage -et 42 % dans les marchés à forte croissance. En dommages, le ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) a été ramené à 97,9 %, contre 99,5 % fin 2010.

Du côté des activités, le chiffre d’affaires s’est replié de 4 % en vie, épargne, retraite, mais la collecte nette est restée positive de 3,3 milliards d’euros. L’assurance-dommages a tiré son épingle du jeu avec une progression de 3 %, tirée par les hausses tarifaires (+ 3,8 % en moyenne), le gain net de 1,5 million de nouveaux contrats chez les particuliers et la croissance de 16 % dans les pays émergents. En hausse de 8 % l’an dernier, le chiffre d’affaires de l’assurance directe devrait connaître une progression à deux chiffres en 2012. AXA envisage de développer ses activités directes (ventes par téléphone ou Internet) dans d’autres pays émergents, sans préciser lesquels.

AXA a par ailleurs franchi la barre symbolique des 100 millions de clients l’an dernier. « Nous arrivons à en gagner de nouveaux, ce qui n’est pas le cas de tout le monde », remarque Henri de Castries. Le titre a fini en recul de 1,27 % hier à la Bourse de Paris.