Après un exercice 2011 en perte de vitesse, le néerlandais AEGON est à la recherche de nouveaux relais de croissance. Défiguré par des éléments exceptionnels, dont le remboursement de 1,2 milliard d’euros d’aides publiques à l’Etat néerlandais et les coûts de restructuration de sa filiale britannique, le bénéfice net du groupe d’assurance-vie a été divisé par plus de deux l’année dernière, à 872 millions d’euros, contre 1,76 milliard sur l’exercice précédent. Ses revenus ont fondu de 17 milliards d’euros, à 31,8 milliards, sous le coup d’une chute de 7,6 % de l’encaissement de primes et de pertes en provenance d’investissements financiers.

En outre, Aegon a procédé à plusieurs cessions d’ampleur l’année dernière, dont Transamerica Re aux Etats-Unis et Guardian Life au Royaume-Uni. Des opérations s’inscrivant dans la droite ligne de la stratégie visant à privilégier la branche des produits d’assurance-retraite plutôt que les assurances-vie et les rentes viagères dédaignées par les consommateurs du fait de la crise boursière.

Faiblesse des taux d’intérêt

En outre, pénalisé par une conjoncture adverse caractérisée par la faiblesse des taux d’intérêt, l’assureur-vie entend aussi se diversifier dans les assurances collectives et les plans de prévoyance internationaux prisés par les multinationales. En filigrane, son intention est de marcher sur les plates-bandes des fonds de pension qui, ébranlés par quatre ans de crise boursière, vont devoir sabrer dans leurs prestations.

En termes géographiques, Aegon vise en premier lieu les Etats-Unis où il réalise déjà la majeure partie de son chiffre d’affaires. Au contraire, peu optimiste sur le développement de ses activités aux Pays-Bas, le néerlandais a amplement couvert les risques de son portefeuille d’assurance-vie en début d’année par le biais d’un traité de réassurance.

Didier Burg, , Les Echos