L’assurance-vie appelée à financer davantage les entreprises
S. P.
LES PROFESSIONNELS ET LES ÉLUS VEULENT FACILITER L’INVESTISSEMENT DES ASSUREURS DANS DES ACTIFS LONGS. CELA POURRAIT PASSER PAR LA CRÉATION DE NOUVEAUX CONTRATS ET PAR UN ÉLARGISSEMENT DE L’OFFRE.
L’assurance-vie est appelée à jouer un rôle clef pour apporter des fonds propres aux entreprises. Les intermédiaires financiers et le gouvernement ont évoqué plusieurs pistes d’évolution de ce produit d’épargne très prisé des Français, lors de

l’événement organisé lundi par la majorité autour de l’investissement productif.
L’un des principaux chantiers du moment est le développement de nouveaux contrats d’assurance-vie en euros dits

« euro-bonifiés »
. Les contrats en euros, principalement investis en obligations, sont aujourd’hui privilégiés par les épargnants, car ils offrent une garantie en capital.
Pour faciliter l’investissement des assureurs dans les actifs risqués, le gouvernement

étudie cependant la possibilité, dans le cadre
du projet de loi Pacte, de moduler la « garantie » offerte par ces contrats en fonction de leur durée de détention.
Cette évolution, dont

les contours sont encore flous,
est soutenue par les assureurs. « Aujourd’hui, le fonds en euros va rapporter en moyenne 1,50 % sur l’ensemble du marché, qu’on soit investi à un an ou à vingt ans. Ce qu’on souhaite, c’est disposer de mécanismes pour dire aux clients qui le souhaitent : ‘Si vous restez plus de huit ans, vous aurez plus de 1,50 %, si vous restez moins de huit ans, vous aurez moins que 1,50 %’ », a explicité Jean Malhomme, directeur épargne et prévoyance d’AXA.
Plus d’unités de compte en capital-investissement
L’assureur plaide aussi pour que

les contrats d’assurance-vie investis en capital-investissement
ne soient pas réservés à des investisseurs avertis et fortunés. Il souhaite que soient développées des unités de compte en capital-investissement pour le grand public. « La liste des unités de compte doit être améliorée, on doit pouvoir mettre plus de capital-investissement, plus de dette privée, plus de produits de financement de long terme », a déclaré Guillaume Arnaud, directeur général de Tikehau IM. Et d’arguer que des « milliards d’euros » d’épargne française sont investis au Luxembourg, du fait d’une réglementation plus favorable aux investissements de long terme.
Pour faciliter les investissements des assureurs dans les fonds propres des entreprises, le gouvernement souhaite par ailleurs faire évoluer le cadre prudentiel dit « de Solvabilité II ». « Lors de la prochaine révision de ces règles, nous voulons y apporter un certain nombre d’adaptations pour favoriser l’investissement de long terme », a assuré lundi le Premier ministre, Edouard Philippe. De quoi satisfaire les assureurs.
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