LAURENT THÉVENIN
CE RISQUE RESTE LE PRINCIPAL PÉRIL SELON LES ENTREPRISES INTERROGÉES PAR L’ASSUREUR ALLIANZ. LA PERCEPTION DU RISQUE CYBER EST DE PLUS EN PLUS PRÉGNANTE CHEZ LES « RISK MANAGERS ».
Les entreprises en font toujours leur risque numéro un. D’après le traditionnel Baromètre des risques publié ce mercredi par l’assureur allemand Allianz et réalisé auprès de plus de 1.200 « risk managers » et experts dans 55 pays, l’interruption d’activité arrive en tête de leurs préoccupations pour la cinquième année de suite (37 % de réponses contre 38 % en 2016). « C’est une menace que tout le monde ressent car les chaînes logistiques (“supply chain”) sont devenues tellement sophistiquées et tellement internationales que le moindre problème peut venir les perturber », explique aux « Echos » Thierry Van Santen, directeur général général d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) en France. Comme le souligne cette étude, « plusieurs des risques figurant dans le Top 10 de ce baromètre peuvent avoir de sérieuses implications en termes d’interruption d’activité ». Celles-ci peuvent évidemment être provoquées par des incendies ou des catastrophes naturelles, mais aussi par des cyberattaques ou un embargo à l’autre bout de la planète, sans que l’entreprise concernée subisse pour autant de dommages directs. « Les clients sont de plus en plus demandeurs de couvertures pour les pertes d’exploitation sans dommages. Ce sont pour l’heure des solutions sur mesure », indique Thierry Van Santen. Les implications financières d’une interruption d’activité peuvent être significatives, si l’on en juge par les montants payés par les assurances pour de tels sinistres : 2,2 millions d’euros en moyenne, selon AGCS, soit 36 % de plus que l’indemnisation moyenne pour un dommage aux biens.

Les risques traditionnels préoccupent moins
« Depuis plusieurs années, on voit reculer la préoccupation sur les risques traditionnels, comme l’incendie et les explosions, parce que le “risk management” sur ces risques-là s’est nettement amélioré », constate par ailleurs Thierry Van Santen. Ce risque-là ne figure qu’au septième rang dans le Baromètre 2017 (16 % des réponses). Les « risk managers » apparaissent a contrario beaucoup plus préoccupés par les « développements de marché », qui arrivent en deuxième position (31 %). Il peut s’agir d’une inquiétude sur les impacts de marchés volatils ou stagnants, d’un contexte politique, d’opérations de fusion-acquisition, d’une plus grande concurrence ou de la digitalisation croissante.

Les entreprises interrogées par Allianz citent le « cyber-risque » comme le troisième plus grand péril (30 % des réponses, contre 28 % en 2015). Il arrive même en deuxième position en France. « La demande de cyberassurance est aujourd’hui très forte », confirme Thierry Van Santen.
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