LAURENT THÉVENIN

LA BANQUE ITALIENNE N’A PAS PRÉCISÉ SES PROJETS SUR GENERALI, QUI LUI-MÊME RESTE SILENCIEUX. INTESA SANPAOLO POURRAIT LANCER UNE AUGMENTATION DE CAPITAL DE 12 MILLIARDS D’EUROS.
Les marchés semblaient retenir leur souffle mercredi dans l’attente de nouveaux développements sur le dossier Generali, qui tient le monde de la finance en haleine depuis quelques jours. La veille au soir, la banque italienne Intesa Sanpaolo avait confirmé son intérêt pour le premier assureur transalpin après les informations parues dans la presse depuis le week-end. L’établissement dirigé par Carlo Messina a indiqué « examiner attentivement […] toutes les opportunités possibles pour renforcer sa compétitivité et ses performances financières », dont « de possibles combinaisons industrielles avec Generali ».

A l’issue d’un conseil d’administration, l’assureur a annoncé mercredi soir le départ d’Alberto Minali, le numéro deux du groupe, et son remplacement au poste de directeur financier par Luigi Lubelli, le patron du « corporate finance », mais n’a pas communiqué sur les déclarations faites par Intesa. Ce dernier n’a, de son côté, apporté depuis aucun éclaircissement supplémentaire sur ses projets. Les deux groupes devaient être entendus mercredi par la Consob, le gendarme boursier italien.

Leurs titres, qui avaient fortement réagi la veille aux intentions prêtées à Intesa sur Generali, ont vécu une séance boursière beaucoup plus calme mercredi. L’assureur basé à Trieste a terminé sur une légère hausse de 0,97 %, tandis qu’Intesa Sanpaolo finissait quasi à l’équilibre (+0,35 %).

Offre en numéraire et en actions
Alors que Generali avait acquis lundi, de manière défensive, des actions Intesa équivalant à 3,01 % des droits de vote pour se prémunir d’une montée à son capital de la banque italienne, c’est le schéma d’une offre par échange de titres qui revient le plus souvent. D’après « Il Messagero », Intesa Sanpaolo pourrait lancer une augmentation de capital de 12 milliards d’euros réservée aux actionnaires de Generali dans le cadre d’une offre de rachat. Parmi les options à l’étude, la plus probable est une offre en numéraire et en actions d’Intesa sur 60 % du capital de l’assureur, avançait mercredi le quotidien italien. L’offre comprendrait une portion en cash à hauteur de 3 milliards d’euros et une augmentation de capital réservée d’un montant de 12 milliards. Selon « Il Messagero », UBS serait la banque-conseil d’Intesa dans ce dossier.

En attendant le conseil d’administration d’Intesa Sanpaolo prévu vendredi, les analystes s’interrogent sur l’intérêt d’un rapprochement entre un assureur et une banque. « La combinaison d’une banque et d’un assureur n’est pas facile, étant donné les distributions différentes, leurs profils de risques, les réglementations […], plus les contraintes anticoncurrentielles », estime une analyste de Kepler Cheuvreux, dans une note citée par Bloomberg.
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