La Macif part à l’offensive. L’assureur mutualiste, qui dévoilait son nouveau plan stratégique mardi, espère compter 5,5 millions de sociétaires à horizon 2020, soit 500.000 de plus qu’aujourd’hui. Pour atteindre cette croissance de 10 % du portefeuille de clients, il entend faire la différence par un positionnement tarifaire plus compétitif. Il s’agit de « retrouver l’esprit pionnier des années 1970-1980, quand la Macif cassait les rentes des assureurs en place avec des prix inférieurs de 30 % à ceux des concurrents », annonce Alain Montarant, son président. L’objectif affiché est d’avoir des tarifs « moins chers que la plupart des acteurs du marché ».

La Macif affirme avoir les moyens d’une telle politique après avoir consacré ces dernières années « à redresser l’entreprise et à rétablir [ses] fondamentaux techniques »« Les feux sont en train de passer au vert », affirme Alain Montarant. L’assureur devrait ainsi annoncer pour 2015 un résultat net supérieur à celui dégagé en 2014 (183 millions d’euros), couplé à un ratio combiné (l’indicateur mesurant la performance technique des activités d’assurance-dommages) revenu dans le vert, sous les 100 %.

Cette stratégie de conquête va aussi passer par un redéploiement de son réseau. « Nous avons un nombre suffisant d’agences, mais peut-être pas systématiquement dans les bons emplacements », explique Jean-Marc Raby, le directeur général du groupe Macif. Sur les 530 agences, « nous aurons à en bouger une centaine pour être sur les lieux offrant le plus de potentiel », précise-t-il.

La Macif espère en outre atteindre un taux de souscription sur Internet de 10 % d’ici à 2020. «  Mais je crois surtout à “l’omnicanalité”. A un moment ou à un autre, les clients qui se renseignent sur Internet, téléphonent ou passent en agence, souligne Jean-Marc Raby. Si on n’intervient pas auprès d’un internaute quand il fait un devis, le taux de souscription est inférieur à 1 %. Si on est présent, il peut aller jusqu’à 20 %. »

Sur la période 2016-2020, la Macif vise une capacité bénéficiaire de 150 millions d’euros par an. Alors que les assureurs ne peuvent plus guère compter sur les revenus financiers, c’est sur « nos métiers que nous devrons générer le résultat », souligne Jean-Marc Raby. L’un des enjeux pour le groupe sera de maintenir son ratio de frais généraux en dessous de 25 %. Ce qui impliquera « des réductions de coûts ». En assurancedommages, sa première activité, la Macif va construire un « modèle industrialisé » et centralisé, ce qui sera «  un levier de compétitivité »

L. T., Les Echos