C’est une annonce qui sort chaque année du lot dans la multitude des communications sur les rendements de l’assurance-vie. Servant encore et toujours de point de comparaison pour le marché, l’Afer, la principale association d’épargnants française, a annoncé mardi un taux de 3,05 % pour son fonds euros au titre de 2015, contre 3,20 % pour 2014. Un niveau qui le situe une nouvelle fois dans le haut du panier, alors que les rendements annoncés jusqu’ici se situent presque tous sous les 3 % et que le taux moyen est attendu aux alentours de 2,25 %.

Pour la deuxième année de suite, l’Afer a aussi renforcé ses réserves en dotant sa provision pour participation aux excédents (PPE) de 62 millions d’euros, soit l’équivalent de 0,15 % de rendement. Cette poche, également appelée provision pour participation aux bénéfices, permet de donner un coup de pouce aux performances les années de basses eaux. « L’Afer préfère la fourmi à la cigale, explique Gérard Bekerman, son président. Il est sage de mettre un peu de côté pour limiter les possibles baisses de rendement qui découleraient du renouvellement du portefeuille obligataire du fonds garanti et de la faiblesse des taux d’intérêt. » Au total, sa PPE s’élève à 140 millions d’euros, « un bon dosage », selon lui, même si elle reste loin des réserves sur lesquelles peuvent compter certains opérateurs.

Avec un taux toujours attractif, l’Afer a collecté l’an dernier plus de 2,5 milliards d’euros, soit 16 % de plus qu’en 2014. Les sommes versées par les 720.000 adhérents sur leurs contrats ont été supérieures aux prestations, faisant ressortir la collecte nette à 55 millions d’euros. Avec 20 % d’unités de compte (UC, des supports investis pour partie en actions) dans les flux, la diversification de l’épargne se poursuit. A fin décembre, l’encours des contrats Afer s’élevait à 50 milliards d’euros, dont plus de 8,2 milliards en UC.

Lancé mi-2015 avec Aviva, son partenaire assureur historique, son fonds euro-croissance (un nouveau produit d’assurance-vie ouvrant une voie entre les fonds euros et les supports UC) a collecté plus de 60 millions d’euros en moins de six mois. « Cela représente 10 % de part de marché », avance Gérard Bekerman.