SwissLife Banque Privée change d’échelle à bon rythme. Cette banque française – comme son nom ne l’indique pas – a vu depuis 2007 ses actifs sous gestion multipliés par quatre, à 4,5 milliards d’euros. Mais cette filiale commune de l’assureur suisse (à 60 %) et de Viel & Cie voit déjà plus loin. « Dans les trois ans, notre objectif est d’atteindre le cap des 10 milliards d’euros gérés – et non pas conservés -, soit 5,5 milliards d’euros de plus », souligne Tanguy Polet, directeur général de l’établissement. Ce chiffre de 10 milliards d’euros fait consensus dans le secteur de la banque privée comme masse critique à atteindre (lire ci-contre).

Cette hausse « proviendrait approximativement pour moitié de notre croissance organique et pour moitié d’acquisitions d’entités liées au métier de la gestion privée », précise Tanguy Polet. Dans le même temps, la banque cherche à ne pas dépendre d’un seul métier. Outre son activité de dépositaire-conservateur (et ses 25 milliards d’euros conservés), elle se diversifie vers la banque d’affaires (« corporate finance ») et compte en particulier accompagner les entreprises lors d’introductions en Bourse.

Les années à venir seront également marquées – comme pour l’ensemble du secteur – par la recherche accrue de rentabilité. « La rentabilité de l’activité banque privée était très dégradée en 2007, lorsque nous l’avons reprise. Elle se situe désormais dans la bonne moyenne du marché, avec un coefficient d’exploitation autour de 80 %. Nous poursuivons nos efforts de maîtrise de la base de coûts, mais, comme nous sommes en pleine phase de croissance, nous cherchons surtout à ralentir son augmentation », explique Tanguy Polet.

Ce volontarisme s’inscrit sur fond d’une année 2014 saluée par les dirigeants de la banque. « Nous venons de signer notre plus belle année depuis 2007, date du début de nos activités en banque privée. Notre résultat opérationnel a pratiquement été multiplié par deux sur un an. Cela signe en particulier le succès commercial de nos produits structurés et la fusion avec la société de gestion Prigest. » Pour mémoire, la banque a achevé il y a tout juste un an l’acquisition à 100 % de Prigest, dont elle détenait déjà 25 % depuis juin 2011. L’opération lui avait alors apporté près de 500 millions d’euros d’actifs, lui permettant de dépasser le cap des 4 milliards d’euros d’encours en gestion.

Autre sujet de satisfaction, la contribution des banquiers à la collecte en assurance-vie du groupe SwissLife a été multipliée par trois entre 2013 et 2014. Cela valide le modèle adopté en France pour le groupe suisse, où la banque privée permet d’arrimer à l’assureur une clientèle plus patrimoniale. 

Edouard Lederer, Les Echos