Les prédictions faites en septembre dernier se sont confirmées. D’après les grands courtiers mondiaux, les prix de la réassurance ont une nouvelle fois globalement baissé pour les programmes qui se renouvelaient au 1er janvier. L’indice global (Global Property Catastrophe Reinsurance Rate-on-Line) établi par Guy Carpenter et publié cette semaine ressort ainsi en baisse de 11 %. Comme son concurrent Willis Re, le courtier fait état d’une tendance baissière sur « presque toutes les lignes d’activité et toutes les zones géographiques, prolongeant la tendance des renouvellements précédents ».

Il faudra attendre les communications des grands réassureurs (Munich Ré, Swiss Re, Hannover Re et SCOR) sur le sujet, dans les prochaines semaines, pour se faire une idée plus fine de la situation. 

En tout état de cause, le dernier « round » de négociations n’a offert « aucun répit » aux vendeurs de réassurance, constate Willis Re. L’impact relativement modéré des catastrophes naturelles ou d’origine humaine l’an dernier – 34 milliards de dollars à la charge des assureurs et de leurs réassureurs, selon les estimations de Swiss Re – n’entraîne pas de grands besoins supplémentaires de couverture. D’autant moins que les grands assureurs internationaux avaient déjà tendance à conserver plus de risques dans leurs bilans. Autre facteur qui joue en défaveur des réassureurs, l’offre excède toujours la demande. A fin septembre, l’industrie affichait un niveau de capital record de 575 milliards dollars, selon le courtier Aon Benfield. Elle croule littéralement sous le capital dit « alternatif », apporté par des investisseurs à la recherche de rendements et qui s’élevait à 62 milliards à la fin du troisième trimestre.

« L’absence continue de demande et la surabondance de capital ne peut que maintenir la pression tarifaire », prévient John Cavanagh, le directeur général de Willis Re. 

Laurent Thévenin, Les Echos