Les pieds dans l’eau pour les Bretons ou les Anglais, un épais manteau de froid pour les Américains, tandis que les Réunionnais pansent les plaies du cyclone Bejisa : le début de l’année 2014 s’annonce coûteux pour les assureurs.

La Bretagne attend la décrue

Neuf départements du littoral atlantique et de Bretagne étaient toujours placés hier en alerte orange par Météo France en raison d’un risque de vagues submersives et d’inondations. Alors que l’Etat veut « sans attendre accélérer » la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle en Bretagne, il faudra attendre la décrue pour avoir une première idée de l’ampleur des dégâts. Hier matin, la Maif avait déjà enregistré plus de 6.400 dossiers et disait s’attendre à un chiffrage « un peu conséquent ». Cet événement confirme une tendance de fond qui coûte très cher aux assureurs depuis quelques années : la multiplication de sinistres localisés.

La Réunion sous le choc de Bejisa

Il était aussi toujours difficile d’avoir une première idée de l’impact du cyclone Bejisa, qui a longé les côtes de La Réunion jeudi dernier et pour lequel l’état de catastrophe naturelle va également être déclaré. Météo France a déjà indiqué qu’il « a logiquement eu un impact plus important » que le cyclone Dumile de janvier 2013, qui avait coûté quelques millions d’euros aux assureurs. A la Maif, qui avait ouvert 500 dossiers hier, on faisait état d’un phénomène « évolutif », qui a notamment causé des dégâts sur les toitures ou des infiltrations.

La Grande-Bretagne dans l’attente du programme « Flood Re »

Les assureurs sont également de plus en plus nerveux outre-Manche alors que les tempêtes et les inondations se multiplient depuis la mi-décembre, notamment sur les côtes sud. Pour l’heure, assure Malcolm Tarling, porte-parole de l’Association of British Insurers (ABI), « il est trop tôt pour évaluer l’étendue des dégâts et nous n’avons pas vu d’estimations probantes ». Le secteur semble toutefois en mesure d’absorber l’impact financier des dommages. « Nos membres nous expliquent qu’ils ne croulent pas sous les réclamations, en tout cas pour le moment », poursuit l’ABI.

Le ministre de l’Environnement a fait savoir hier que 1.840 maisons en Angleterre et au pays de Galles avaient été inondées mais que 1 million n’avaient été épargnées que grâce à des protections ad hoc. En outre, le temps devrait rester mauvais dans les prochains jours.

Le secteur de l’assurance et le gouvernement sont en train de mettre en place un programme baptisé « Flood Re », qui devrait entrer en vigueur à l’été 2015. Afin que les plus démunis puissent assurer leur maison contre les inondations, l’idée étant de plafonner les primes facturées contre ce risque et de mobiliser de l’argent public si la facture pour le secteur de l’assurance dépasse un certain seuil. 500.000 maisons à risque ont été identifiées, mais certains estiment qu’il y en a 300.000 supplémentaires.

états-Unis : une vague de froid record

Du jamais-vu depuis vingt ans. Dans le centre et le nord du pays, le thermomètre affichait – 37 °C dans certains endroits. Ce phénomène, qui a déjà fait une dizaine de morts en moins d’une semaine et se double de pluies verglaçantes et de chutes de neige, devrait désormais se propager dans le nord-est des Etats-Unis et à New York. Il a déjà des conséquences visibles sur l’économie, puisque des milliers de vols ont été retardés ou annulés.

Laurent Thévenin, Les Echos
Correspondant à Londres
Nicolas Madelaine, Les Echos
Correspondant à Londres