L’assurance agricole pourrait contribuer à améliorer la sécurité alimentaire dans les pays émergents : c’est la conclusion d’une étude publiée hier par le réassureur mondial Swiss Re. 850 millions de personnes dans le monde, pour la plupart en Asie et en Afrique subsaharienne, souffrent aujourd’hui de faim ou de malnutrition.

Alors que l’agriculture pèse fortement dans les économies émergentes – 60 % de la population en dépend en Inde, en Thaïlande et au Vietnam -, l’assurance agricole peut pallier certains risques de la chaîne de valeur, estime Swiss Re, notamment les aléas naturels. Elle peut aider à « stabiliser le revenu des exploitants, promouvoir l’investissement dans l’agriculture et servir de garantie pour le crédit », note encore l’étude. Ainsi, l’assurance récolte surface-rendement, introduite en 2010 par le gouvernement vietnamien en partenariat avec des réassureurs, couvre les riziculteurs contre une baisse de leur rendement.

Le soutien des pouvoirs publics est déterminant. En Chine, où le gouvernement subventionne depuis 2007 les primes d’assurance agricole, celles-ci ont connu une croissance annuelle de 70 % pour atteindre 2,5 milliards de dollars en 2011 contre 300  millions en 2007.

Avec la volatilité des prix et la hausse des risques naturels, le marché s’annonce prometteur. Les primes d’assurance agricole ont atteint au niveau mondial 23,5 milliards de dollars en 2011, dont 5 milliards générés par les pays émergents. Si la pénétration reste encore faible dans ces pays – 0,23 % contre 7,15 % aux Etats-Unis -, l’assurance agricole pourrait connaître un développement exponentiel dans les années à venir. Le marché devrait tripler ou quadrupler dans les pays émergents d’ici à 2025, estime Swiss Re, pour atteindre les 14 à 19 milliards de dollars de primes.

Aurélie Abadie