Engagée dans une profonde réorganisation de son réseau de distribution et de gestion, la Maif prépare activement l’étape d’après. « Avec notre plan stratégique 2009-2014, nous menons un travail sur nous-mêmes pour améliorer notre performance. Dans le prochain plan, nous aurons des ambitions forcément plus élevées », promet Pascal Demurger, le directeur du quatrième assureur automobile français.

Dans l’immédiat, le plan actuel doit permettre au groupe niortais de réduire ses coûts récurrents de 150 millions d’euros par an, dont la moitié grâce à la nouvelle organisation du réseau, qui sera achevée mi-2015. En regard, les dépenses consacrées « à la préparation de l’avenir » s’élèvent à 150 millions d’euros. Cette transformation ne s’accompagne d’aucune inflexion dans la stratégie de développement. Comme le résume Thierry Couret, en charge de la direction déléguée services et solutions assurance, il s’agit toujours pour la Maif de« maintenir ses parts de marché en assurance-dommages », son marché historique, et de « se développer significativement en assurance de personnes auprès de nos sociétaires ». Des ambitions qui restent somme toute mesurées :« Mais nous n’avons surtout pas voulu casser le modèle économique », justifie Pascal Demurger.

La Maif sait pouvoir compter sur un atout de taille : une base d’assurés plus fidèles que la moyenne (le taux de résiliation toutes causes n’est que de 4,5 %). Son taux d’équipement est aussi « l’un des meilleurs du marché », un sociétaire détenant en moyenne 3,4 contrats chez elle. « Nous avons encore des marges de progression colossales en épargne, en prévoyance et en santé », estime Thierry Couret. Seuls 10 % de ses sociétaires sont ainsi clients en épargne chez Parnasse-Maif. Au-delà de son vivier historique issu de l’Education nationale, la Maif vise aussi une clientèle « affinitaire qui se retrouve dans les valeurs de la Maif et qui aura donc une probabilité plus élevée de rester chez nous », indique Pascal Demurger.

En 2012, la Maif aura connu « une bonne année », annonce-t-il, alors que les résultats annuels ne seront communiqués qu’au printemps. Freiné par l’assurance-vie, le chiffre d’affaires est resté quasiment stable d’une année sur l’autre, à 3,06 milliards d’euros. A l’avenir, l’assureur devrait compter un nouveau relais de croissance en assurance-vie, puisqu’il devrait construire et gérer un contrat qui sera distribué par la Matmut. Mais « rien n’est encore abouti »,précise Pascal Demurger.

Laurent Thévenin, Les Echos