L’indice Stoxx 600 Insurance è calato del 13,72 % l’anno scorso, a causa della crisi del debito sovrano

La première moitié de l’année n’aura finalement été qu’un feu de paille. Avec l’aggravation de la zone euro et la menace de récession, les investisseurs se sont brutalement détournés de l’assurance européenne à partir de l’été. Le titre AXA, qui valait encore presque 16 euros début juillet, a ainsi terminé juste au-dessus des 10 euros le 30 décembre (- 19,32 % sur l’année 2011). L’allemand Allianz, qui reste, et de loin, la plus grosse capitalisation du secteur, a lui cédé 16,89 %. Quant à Generali, très exposé à la dette italienne, il a perdu 18,16 %, et est aujourd’hui relégué au sixième rang. Au total, l’indice sectoriel Stoxx 600 Insurance s’est replié de 13,73 % en 2011, après un timide rebond en 2010 (+ 2,07 %).

« Les seuls titres qui ont bien performé en 2011 ne sont pas dans la zone euro, à l’exception surprenante de l’espagnol Mapfre [+ 18,17 %]  », observe Thomas Jacquet, analyste chez Exane BNP Paribas. Parmi les rares grosses valeurs à avoir surnagé, le suisse Zurich Financial Services (- 6,19 %), désormais la deuxième capitalisation du secteur devant AXA, ou le britannique Prudential (- 4,42 %), qui a résisté grâce à sa forte présence en Asie. Deux autres britanniques, Old Mutual (+ 10,07 %) et Legal & General (+ 6,25 %) ont fait mieux que la moyenne. A noter la bonne performance du norvégien Gjensidige (+ 18,46 %), qui en fait la 18 e capitalisation boursière du secteur.

Le bon parcours des réassureurs

Les réassureurs ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu malgré des catastrophes naturelles très coûteuses en 2011. Swiss Re (+ 0,52 %), Hannover Re (-4,51 %) et SCOR (- 4,95 %) ont fait mieux que la moyenne en Bourse. « Les investisseurs ont préféré leurs bilans plus courts et plus petits que ceux des assureurs-vie, ainsi que leurs ratios de dette sur fonds propres plus petits », explique Thomas Jacquet. Les analystes de Barclays Capital ont d’ailleurs fait de Swiss Re l’une de leurs valeurs préférées pour 2012, avec Prudential et Vienna Insurance Group.

En 2012, « la thématique de la zone euro va continuer à guider les choix des investisseurs », prévient Thomas Jacquet. Ce qui pourrait les pousser vers des valeurs défensives, comme Zurich Financial Services ou la réassurance et les éloigner davantage encore des assureurs-vie porteurs de dettes souveraines. Le finlandais Sampo est lui aussi recherché.

LAURENT THÉVENIN