C’était l’actif qui suscitait toutes les convoitises sur le marché, et que Groupama renâclait à vendre. Mais sa cession pourrait finalement aller vite. Le premier tour de dépôt des offres de reprise de GAN Eurocourtage est prévu en fin de semaine, et plusieurs candidats se seraient déjà manifestés de façon plus ou moins formelle. Les noms de différents prétendants circulent, dont celui du groupe suisse Zurich Financial Services, du français Covéa et de l’allemand Allianz, intéressé par cet actif depuis plusieurs années. L’australien QBE a également regardé le dossier, ainsi que le britannique Aviva. Tous ne devraient toutefois pas déposer une offre.

Groupama ne vend que la partie dommages de GAN Eurocourtage, même si certains candidats sont intéressés par un périmètre plus large. Le groupe espère tirer de cette opération 500 à 600 millions d’euros. La cession aurait surtout un effet très favorable sur ses fonds propres et ses encours pondérés, ce qui améliorerait son ratio de solvabilité pour l’année 2011.

Le temps presse

L’assureur espère avoir bouclé l’opération avant que la Caisse des Dépôts n’injecte les fonds propres promis dans le cadre de l’accord signé en fin d’année dernière. Au terme de cet accord, l’établissement public, qui va prendre par ailleurs le contrôle de la foncière Silic, a accepté d’injecter 300 millions d’euros dans GAN Eurocourtage sous forme d’actions de préférence bénéficiant d’un rendement croissant supérieur à 10 %, coûteux pour Groupama. Ce dernier a donc intérêt à aller vite.

L’apport en fonds propres doit intervenir d’ici la fin du premier trimestre, afin de permettre à Groupama de mener son opération de cession. Le groupe souhaite ainsi entrer en discussions exclusives avec un repreneur dans le mois qui vient.

Une fois la vente de GAN Eurocourtage conclue, Groupama devrait ouvrir de nouvelles réflexions sur son positionnement et sa stratégie à plus long terme. La question du portefeuille d’assurance-vie, qui porte environ 50 milliards d’euros d’actifs, devrait notamment être abordée.

En parallèle, Groupama va lancer l’opération de cession de son activité d’assurance-dommages au Royaume-Uni. Celle-ci est prévue pour 2012, mais est moins contrainte par le calendrier. Groupama en attendrait 300 à 400 millions d’euros. Le groupe compte aussi céder son activité de capital-investissement, mais n’a pas de contrainte de temps.

Elsa Conesa (AVEC L. T., Les Echos