Alors que sa maison mère britannique a engagé un vigoureux plan de redressement, Aviva France lève à son tour le voile sur sa stratégie. Pour l’assureur, l’un des challenges est « de maintenir un modèle d’assureur généraliste tout en étant de taille relativement modeste », a expliqué mercredi Nicolas Schimel, son directeur général. L’accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences signé fin novembre, et dont Lesechos.fr avaient dévoilé les détails, s’inscrit dans cette optique. L’objectif est de redéployer les effectifs là où les besoins seront les plus importants tandis que certains postes sont jugés « en déclin ». Ce plan se traduira en 2014 par l20 « départs pour projets ».

« La France est un business mature. Aussi, notre ambition est d’arriver à surprendre en montrant qu’il y a encore des perspectives d’amélioration aussi bien en termes de croissance que de rentabilité », ajoute Nicolas Schimel. L’assureur mise sur un renforcement de ses capacités de distribution, avec l’objectif d’avoir 1.000 agents généraux d’ici à cinq ans, contre 902 aujourd’hui.

En dommages, il ciblera en priorité les professionnels, les travailleurs non salariés, les PME et le secteur agricole, « même s’il est possible de continuer à se développer en parallèle sur les particuliers ». Autre fer de lance, l’assurance directe, avec sa filiale Eurofil, axée sur l’auto, qui a gagné 60.000 nouveaux contrats en 2013. Aviva France va aussi se recentrer sur la prévoyance pour compenser l’érosion inévitable de son portefeuille en santé individuelle du fait de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise.

En assurance-vie (80 % du chiffre d’affaires), l’heure est à la diversification de l’offre, en particulier dans le cadre du partenariat historique avec l’association d’épargnants Afer. A cet égard, le futur produit euro-croissance « correspond parfaitement à l’attente du client Afer », estime Nicolas Schimel. Quant à l’autre contrat créé par Bercy, baptisé « vie génération », il s’adressera plutôt aux clients patrimoniaux de l’Union financière de France (UFF).

En 2013, les indicateurs sont au vert, avec une hausse de la valeur des affaires nouvelles en assurance-vie, épargne et retraite (+ 27 % au troisième trimestre) et une collecte nette en assurance-vie pour l’instant positive de 500 millions d’euros. En assurance dommages, le chiffre d’affaires est attendu en progression d’environ 6 %.

Laurent Thévenin