PartnerRe a cédé aux sirènes italiennes. Le huitième réassureur mondial a finalement choisi de se vendre à Exor, le holding de la famille Agnelli, pour 6,9 milliards de dollars (6,29 milliards d’euros). Les deux groupes ont annoncé lundi, dans des communiqués distincts, avoir trouvé un « accord définitif », mettant ainsi fin à un feuilleton qui tenait en haleine le milieu de la réassurance depuis plusieurs mois.

Initialement, PartnerRe se dirigeait vers une fusion avec son concurrent Axis Capital, lui aussi basé aux Bermudes, jusqu’à ce qu’Exor ne fasse irruption dans la partie, il y a trois mois et demi (lire ci-contre). Il aura fallu que le groupe italien améliore à plusieurs reprises sa première offre de 6,4 milliards dollars – qui se voulait « amicale » – pour convaincre PartnerRe de reconsidérer ses plans. Ce dernier a donc préféré verser 315 millions de dollars à Axis Capital pour mettre fin à leur projet de rapprochement, sur lequel ses actionnaires devaient se prononcer ce vendredi.

Au final, Exor, qui était entre-temps monté au capital de PartnerRe pour en devenir le premier actionnaire, va racheter les actions ordinaires du réassureur en circulation au prix unitaire de 137,50 dollars, en y ajoutant un dividende spécial de 3 dollars par action, comme prévu dans sa dernière offre en date du 20 juillet. Cette opération doit maintenant être approuvée par les actionnaires de PartnerRe lors d’une assemblée générale extraordinaire qui sera convoquée dans les plus brefs délais. Exor espère boucler la transaction au premier trimestre 2016.

Mais les termes de l’accord ouvrent toutefois la porte à un hypothétique nouveau rebondissement. Il est en effet prévu une « go-shop period », ce qui permet au conseil d’administration de PartnerRe de « solliciter et d’examiner » d’autres offres éventuelles et d’entrer en négociation avec d’autres acquéreurs potentiels en cas de propositions reçues avant le 14 septembre prochain.

Concentration

Pour l’heure, le président de PartnerRe, Jean-Paul Montupet, affirmait lundi que le rachat par Exor « va dans l’intérêt des actionnaires »« Grâce à notre engagement en qualité d’actionnaire stable, PartnerRe continuera à se développer comme une importante société de réassurance indépendante et globale », a déclaré de son côté John Elkann, le PDG d’Exor. Sauf coup de théâtre, le holding italien va signer la plus grosse acquisition de son histoire. Il avait justifié son intérêt pour PartnerRe par le potentiel de long terme offert par le réassureur. Cette opération marque aussi une nouvelle étape dans la concentration d’un secteur de la réassurance marqué par de nombreuses opérations de fusion-acquisition ces derniers temps (lire ci-dessous).

Tous les regards sont maintenant tournés vers Axis Capital. Lundi, son PDG, Albert Benchimol, se disait « déçu » par l’échec de la fusion avec PartnerRe. « Mais je n’ai pas de doute que les meilleurs jours pour Axis Capital, nos employés, nos clients, nos courtiers et nos actionnaires, sont devant nous », ajoutait-il. 

Laurent Thévenin, Les Echos