LAURENT THÉVENIN

LE RÉASSUREUR A DÉGAGÉ UN RÉSULTAT NET DE 603 MILLIONS D’EUROS EN 2016, EN BAISSE, MAIS SUPÉRIEUR AUX ATTENTES. IL ENVISAGE JUSQU’À 200 MILLIONS D’EUROS DE RACHAT D’ACTIONS SUR LES 24 PROCHAINS MOIS.
SCOR multiplie les promesses envers ses actionnaires. Le réassureur français a annoncé mercredi, à l’occasion de la publication de ses résultats annuels, qu’il proposerait le versement d’un dividende de 1,65 euro par action pour l’exercice 2016, en hausse par rapport à l’année précédente (1,50 euro). Il envisage aussi de procéder à des rachats d’actions dans les 24 mois qui viennent. « Dans les conditions actuelles », le montant pourrait aller jusqu’à 200 millions d’euros, a précisé Denis Kessler, son PDG. Il dit préférer cette option plutôt qu’un dividende exceptionnel, « parce qu’il y a en France une taxe sur les dividendes ». Les rachats d’actions sont également appréciés par les actionnaires de long terme, fait-il valoir.

SCOR indique avoir « des marges de manoeuvre », puisqu’il affiche un « excédent de capitaux », avec un ratio de solvabilité de 225 % à fin 2016, « au-dessus de la zone optimale » de 185 à 220 % fixée dans le plan stratégique présenté en septembre dernier.

En 2016, le réassureur a dégagé un résultat net de 603 millions d’euros, en recul de 6,1 % en raison de l’impact sur les impôts différés de la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés en France. Sans cette charge comptable de 56 millions d’euros qu’il a dû passer, le résultat net se serait élevé à 660 millions d’euros. Dans tous les cas, il bat le consensus des analystes établi par le fournisseur de données financières Factset (571 millions d’euros en moyenne). SCOR a aussi pu engranger un cash-flow opérationnel de 1,35 milliard d’euros, ce qui, selon Denis Kessler, est « un signe de vitalité ». A fin décembre, les fonds propres atteignaient, eux, un niveau historique, de 6,7 milliards d’euros.

« Parfaitement positionné »
Pour SCOR, l’essentiel reste « de financer [sa] croissance », souligne son PDG. L’an dernier, le réassureur a vu ses primes brutes émises progresser de 3 % (+5,3 % à taux de change constants), à 13,83 milliards d’euros. En réassurance-vie, il a signé une croissance de 6,4 % « supérieure à celle du marché », avec « un élargissement de son fonds de commerce en Asie-Pacifique ». Sa branche de réassurance de dommages et de responsabilités, SCOR Global P&C, affiche, elle, des primes brutes émises en repli de 1,5 % à taux de change courants, mais en hausse de 1,2 % à taux de change constants, « sur l’un des marchés les plus difficiles ». Son résultat technique est dans le vert, avec un ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) de 93,1 %, qui s’est toutefois dégradé de 2 points d’une année sur l’autre.

SCOR s’estime aujourd’hui « parfaitement positionné ». Il affirme ainsi être en situation de « bénéficier de la remontée des taux d’intérêt ». Autre élément d’optimisme pour Denis Kessler, « il semblerait que les prix [de la réassurance, NDLR] se stabilisent », après plusieurs années d’un cycle « violent » de baisse des tarifs. A la suite de ces annonces, le titre SCOR a terminé en hausse de 3,24 % à la Bourse de Paris
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