LAURENT THÉVENIN
L’ASSUREUR-CRÉDIT FRANÇAIS A VU SON RÉSULTAT NET BAISSER DE 67 % L’AN DERNIER, À 41,5 MILLIONS D’EUROS. IL VISE 10 MILLIONS D’EUROS D’ÉCONOMIES EN 2017.
L’exercice 2016 aura été bien difficile pour Coface. L’assureur-crédit français a publié mercredi après-Bourse un résultat net de 41,5 millions d’euros pour l’année écoulée, divisé par trois par rapport à 2015. Le bénéfice dégagé est toutefois supérieur aux attentes des analystes interrogés par FactSet, qui tablaient en moyenne sur 10 millions d’euros. Alors qu’il a enregistré un gain exceptionnel de 75 millions d’euros correspondant à l’indemnité versée par l’Etat pour le transfert à bpifrance de la gestion des garanties publiques à l’export, Coface a vu son résultat opérationnel baisser de 40,5 %, à 114,4 millions d’euros.

Au rayon des éléments adverses, il a dû faire face à une hausse des sinistres dans les pays émergents. Son ratio de sinistralité s’est ainsi dégradé de 12,9 points l’an dernier, à 65,5 %, tout en restant « dans la fourchette cible ». Mais « sur le second semestre 2016, la tendance trimestre par trimestre montre des premiers signes d’amélioration du ratio de sinistralité, principalement grâce à l’Amérique latine », signale Coface.

Quant à son chiffre d’affaires, il a reculé de 5,3 % l’an dernier, à 1,41 milliard d’euros. Dans les marchés matures, l’assureur-crédit a notamment vu ses primes « impactées à la baisse par le ralentissement de l’activité de [nos] clients ». En France, son chiffre d’affaires a aussi été affecté par « la diminution de la rémunération de l’activité de gestion des garanties publiques ».

2017, une année de transition
A l’offensive avec son nouveau plan stratégique lancé en septembre, Coface anticipe un contexte toujours « volatil et incertain » cette année. Alors qu’il veut réussir à générer à terme un rendement sur fonds propres nets des actifs incorporels moyens (RoATE) de 9 % ou plus à travers le cycle, 2017 sera « une année de transition vers cet objectif », a déclaré son directeur général, Xavier Durand. La progression du plan triennal « Fit to Win » est « en ligne avec les prévisions », affirme l’assureur-crédit, dont le cours (6,19 euros à la clôture mercredi) se traîne toujours loin du prix d’introduction en Bourse de juin 2014 (10,40 euros).

Coface vise ainsi désormais 10 millions d’euros d’économies de coûts en 2017 et 30 millions d’euros en 2018. Ce qui lui permettrait de compenser « l’intégralité » de la perte de marge brute liée au transfert de la gestion des garanties publiques à l’export.

Alors qu’il a fait du renforcement de ses capacités de distribution un axe majeur de sa nouvelle stratégie de croissance, l’assureur-crédit a déjà bien avancé sur ce point. Il vient ainsi d’annoncer ces dernières semaines deux partenariats avec la succursale française de Bank of China et le groupe bancaire BPCE.
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